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• 1501; « habitant » 1260; lat. residens, de residereI ♦ N.1 ♦ Diplomate envoyé par un État auprès d'un gouvernement étranger. Par appos. Ministre résident.2 ♦ (1893) Anciennt Haut fonctionnaire placé par l'État protecteur auprès du souverain de l'État sous protectorat. Résident général en Tunisie.3 ♦ (XXe) Personne établie dans un autre pays que son pays d'origine. ⇒ étranger. Les résidents espagnols en France. — Écon. Personne (physique ou morale) rattachée durablement à l'économie nationale, quelle que soit sa nationalité. Échanges commerciaux entre résidents et non-résidents. La comptabilité nationale recense l'activité des résidents. — Personne qui réside dans un ensemble d'habitations. Les résidents d'une cité universitaire.4 ♦ Méd. Interne de médecine générale, spécialisée, ou de chirurgie.II ♦ Adj. (angl. resident) Inform. Qui est à demeure dans la mémoire d'un ordinateur. Programme résident. — Par ext. Utilisation en mode résident. ⊗ CONTR. Non-résident. ⊗ HOM. Résidant.résident, enten.d1./d Titre de certains agents diplomatiques.|| (Afr. subsah.) HIST Au Congo belge, au Rwanda, en Urundi, haut fonctionnaire belge responsable de l'administration de la colonie.d2./d Anc. Résident général: haut fonctionnaire placé par une nation auprès du chef d'un état soumis au protectorat de cette nation; haut fonctionnaire belge chargé d'administrer le Rwanda-Urundi.d3./d Personne qui réside ailleurs que dans son pays d'origine.⇒RÉSIDENT, -ENTE, adj. et subst.I. — Adj., ADMIN. HOSPITALIÈRE. [En parlant d'une pers.] Pharmacien résident. Personne diplômée en pharmacie et travaillant à temps complet dans un hôpital en tant que fonctionnaire. V. pharmacie ex. 3.II. — SubstantifA. — Personne qui réside habituellement dans un lieu, en particulier dans une résidence (v. ce mot C). Synon. habitant; anton. non-résident (rem. s.v. non-résidence). Des marchands d'hommes et des mouchards, tels sont les résidens de cet ignoble quartier (BALZAC, Œuvres div., t. 1, 1830, p. 568). Le mot locataire, périmé, dépassé, cède la place à « résident » qui (...) donne des lettres de noblesse à ceux qui habitent un immeuble. D'ailleurs, les immeubles, eux aussi, deviennent de plus en plus des « résidences » (Mode de Paris, 3 juin 1970, p. 101, col. 1).♦ Empl. adj. À l'heure de l'Angelus, il assemblait dans le salon du château ses domestiques et les ouvriers résidents de sa ferme et faisaient à haute voix la prière du soir (FEUILLET, Sibylle, 1863, p. 20).— Résident secondaire. Personne qui possède une résidence secondaire. De plus en plus des résidents secondaires décident de devenir électeurs dans leur commune du dimanche (Le Monde, 25 juin 1974 ds GILB. 1980).B. — Spécialement1. HIST., subst. masc.a) Résident ou, en appos., ministre résident. Agent diplomatique, d'un grade inférieur à celui d'ambassadeur ou de ministre plénipotentiaire, envoyé par un État auprès d'un gouvernement étranger. Nous te nommons notre résident à Milan; et d'abord, nous te chargeons d'une négociation importante (COURIER, Lettres Fr. et Ital., 1808, p. 766):• En 1685, La France comptait à l'étranger onze ambassades permanentes (...) et cinq ministres résidents (...). Leur hiérarchie, encore imparfaitement fixée, descendait des ambassadeurs extraordinaires aux ambassadeurs ordinaires, puis aux envoyés et aux résidents.CHAZELLE, Diplom., 1962, p. 22.b) Résident général ou, rare, supérieur. ,,Haut fonctionnaire placé par l'État protecteur auprès du souverain de l'État protégé et dont les pouvoirs variables sont fixés par les traités de protectorat`` (CAP. 1936). Le résident supérieur de France au Cambodge, en Annam (Ac. 1935). À M. Peyrouton, résident-général en Tunisie. Londres, 27 juin 1940: Je vous suggère de faire partie du conseil de défense de la France d'Outre-Mer (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 274). V. confins ex. 3.2. DR. INTERNAT. PRIVÉ. Personne qui réside dans un pays qui n'est pas son pays d'origine. Les résidents français au Canada, en Australie (Ac. 1935). Les résidents portugais en France (COLIN 1971).♦ Résident ordinaire. ,,Étranger qui, ayant passé au moins une année en France, justifie d'une autorisation de travail ou de ressources suffisantes`` (Jur. 1981). Résident privilégié. ,,Étranger qui bénéficie, en France, d'avantages particuliers, avec assimilation presque totale aux nationaux`` (Jur. 1981). Résident temporaire. ,,Étranger qui séjourne plus de trois mois en France, sans intention de s'y fixer; il doit solliciter de l'autorité administrative la délivrance d'une carte spéciale`` (Jur. 1981).♦ Carte de résident. Carte spéciale de séjour. Carte de résident: valable pour 10 ans, automatiquement renouvelable. Confère à son titulaire le droit d'exercer en France métropolitaine la profession, salariée ou non, de son choix, dans le cadre de la législation en vigueur (Jur. 1985).3. BANQUE, ÉCON. ,,Toute personne physique ayant sa résidence habituelle en France et toute personne morale française ou étrangère ayant des établissements en France`` (SOUSI-ROUBI Banque 1983). Une personne physique étrangère acquiert la qualité de résident lorsqu'elle est établie en France depuis deux ans, sauf les fonctionnaires étrangers en poste en France qui sont considérés comme non-résidents (SOUSI-ROUBI Banque 1983).C. — Subst. fém. Femme d'un résident (v. supra B). La femme du résident s'appelle Madame la résidente (Ac.).III. — Adj. ou subst. masc., INFORMAT. Programme résident ou résident. ,,Élément du logiciel chargé en permanence en mémoire centrale de l'ordinateur pour servir le programme d'application`` (MILSANT 1981).Rem. 1. La répartition entre résidant et résident est moins tranchée dans l'usage que dans les ouvrages de gramm. On constate cependant qu'au sens de ,,personne qui réside dans un pays qui n'est pas son pays d'origine``, la graph. résident l'emporte très largement mais, p. ex.: L'assistant peut bénéficier des prestations familiales (...) si ses enfants résident en France et s'il a reçu une carte de résidant ordinaire ou de résidant privilégié (Encyclop. éduc., 1960, p. 326). 2. L'empl. du mot en informat. est un anglicisme, dont la graph. la plus cour. est résident (mais résidant ds LE GARFF 1975).Prononc. et Orth.:[
], fém. [-
]. Ac. 1694, 1718: re-; dep 1740: ré-. Étymol. et Hist. 1260 (ESTIENNE BOILEAU, Métiers, éd. G.-B. Depping, p. 1); 1501 « envoyé d'un État auprès d'un gouvernement étranger » (Négociations diplomatiques entre la Fr. et l'Autr., éd. Le Clay, t. 1, p. 56); 1893 ,,haut fonctionnaire qui, dans le pays de protectorat, exerce les pouvoirs de l'État protecteur`` (DG). Empr. au lat. residens, -entis, part. prés. de residere (résider). Cf. ca 1175 resëant (adj., subst.) « (celui) qui habite, qui réside quelque part » (Chronique Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 22935), forme usitée surtout dans l'Ouest, sans doute due à l'infl. de seoir, séant. Elle s'est maintenue dans la lang. jur. jusqu'au XVIIIe s. (encore ds Trév. 1771, s.v. resséant). Fréq. abs. littér.:66.
résident, ente [ʀezidɑ̃, ɑ̃t] n.ÉTYM. 1260, « habitant »; du lat. residens, de residere. → Résider.❖1 (Fin XVIe). Diplomate envoyé par un État auprès d'un gouvernement étranger (→ Diplomatiquement, cit. 1; qualification, cit. 1). — (Mme de Sévigné). Fig. Envoyé représentant. — Par appos. || Ministre résident.2 (1893). Hist. Haut fonctionnaire placé par l'État protecteur auprès du souverain de l'État sous protectorat. || Résident général en Tunisie, au Maroc.3 (XXe). Personne établie dans un autre pays que son pays d'origine. ⇒ Étranger. || Les résidents espagnols en France.❖HOM. Résidant.
Encyclopédie Universelle. 2012.